Bon, jusqu’ici j’ai pas mal parlé des petites excursions que j’ai faites, des animaux que j’ai rencontrés, et des moments un peu cools de ma vie, mais à 6 semaines de mon retour en France (sanglots dans ma voix), il est temps de faire un petit point « vie quotidienne » (si, si).
Si tu as un peu suivi mon planning, j’ai cours lundi, mardi et mercredi, jeudi et vendredi j’avance mes projets (avec plus en moins d’entrain selon la température extérieure) et le week-end je chill (je glande) à la plage, en ville, avec ou sans glace dans la main, je vais voir des musées, des expos, des bars, des expos dans des bars et des bars dans des expos.
Ma première partie de semestre (qui s’est terminée au Spring Break c’est à dire lors de mon voyage à Sydney, ouais ça fait un bout de temps déjà) s’est bien passée. Papa, maman, j’ai eu de bonnes notes à l’école et de gentils mots sur mon carnet de correspondance (mental). Un petit point scolaire est-il nécessaire ? Aller, pour la postérité :
– Advertising design : ce cours que j’aimais pas trop à la base se révèle plutôt vachement cool. On bosse sur des campagnes de pub « sociales » c’est à dire qui n’essaient pas d’entuber le consommateur (pas de greenwashing) mais qui vendent un produit en essayant de rendre la vie douce (j’ai un peu édulcoré là). Donc c’est un peu plus « poney, bonbons, arc-en-ciels » que ce que je pensais au début, et puis je n’ai pas besoin d’utiliser de vaseline, et ça c’est chouette.
Notre premier sujet était le suivant : « Radical intimacies, dialogue in our times ». Ouais. C’est tout ce que j’ai eu comme brief. Créer une campagne autour du dialogue et de l’intimité, et tout ça dans le cadre d’un concours/festival qui s’appelle Memefest (festival dont le curateur était mon lecturer (= celui qui fait les cours magistraux), oh comme de par hasard). A la clef du concours, une place pour participer à un workshop autour du dialogue, de la ville de Melbourne et de la culture aborigène australienne qui a lieu à l’université de Swinburne (mon université si tu suis un peu). Workshop qui réunira des professionnels de la communication et du design venant du monde entier et de pleins d’endroits de l’univers trop cools (je parle ici des États Unis d’Amérique bien sûr). J’ai donc rendu il y a quelques semaines ma première campagne de publicité intitulée The Playground (c’est bien ici tu peux donner des noms anglais à tes projets sans avoir l’air de te la péter, car c’est la langue officielle lolilol) qui a pour but de faire replonger les gens en enfance. Bon, je vous le donne en mille : j’ai gagné (insère un ici une photo de mon visage avec un sourire agaçant). Fin novembre j’aurai donc l’immense chance – que dis-je – l’honneur de participer à ce workshop.
Un petit screenshot bien senti pour vous montrer ce que j’ai fais, grosso modo. Alors moi je trouve pas ça terrible, mais à Swinburne, ils trouvent ça terrible.
Voilà, ça c’était le moment où je me lançais des fleurs au visage. Revenons à nos moutons. Pour la deuxième partie du semestre (qui finit dans 2 semaines), je bosse sur une campagne de pub pour la tente 2 secondes de Quechua (chaque étudiant bosse sur le produit qu’il veut). Et comme personne ne connait ce principe de tente ici, tout le monde a des étoiles dans les yeux quand j’en parle, c’est cool.
– Information design : un de mes cours préférés, qu’il est bien pour apprendre. Je bosse globalement sur des interfaces pour applications iPad. Au début du semestre j’ai créé 3 infographies sur 3 sujets imposés. Et là en ce moment je bosse sur une application iPad en partenariat avec Zoos Victoria qui a pour but de sensibiliser les gens à la cause des animaux, sauver les dauphins, nourrir les bébés marmottes, tout ça. Alors oui je vous vois arriver de loin, je sais que j’ai pas mal déblatéré sur les manchots, kangourous et autres animaux meugnons, mais je compense en mangeant régulièrement leur viande AHAHAH (je m’excuse tout de suite auprès d’Alexe, ma végétarienne et berlinoise d’amie – J’ESPÈRE QUE TU LIS MON BLOG ALEXE et surtout que tu m’aimes toujours). Donc, pour revenir à mon appli, le sujet imposé était : « une application mobile pour sauvegarder une espèce de ton choix que c’est toi qui peux choisir ce que tu veux sauf les tortues parce que personne ne trouve ça mignon » (Franklin n’approuve pas cette réflexion). Et puis il faut que l’espèce soit en danger, parce que sinon ça perd un peu de son intérêt. Sauver les labradors, ok, mais il y a plus urgent. J’ai donc choisi comme animal le Regent Honeyeater, un petit oiseau australien qui disparait à cause des méchants monsieurs qui coupent les arbres.
En exclusivité mondiale, le premier écran de l’appli (enfin j’ai le temps de tout changer encore).
– Personal Research Project : mon projet de R&D autour des Sifteo Cubes (cubes interactifs) qui consiste à créer un jeu vidéo pour aider les enfants autistes à apprendre des trucs utiles de la vie comme tricher au Black Jack, manger un burger en 5 secondes sans vomir, construire l’étoile noire avec des rouleaux de PQ. Mon jeu s’appelle « Let’s go home » et aide les enfants à apprendre les notions de directions (droite, gauche, tout droit, en arrière) et à savoir créer un plan mental avant de devoir se rendre à un endroit. En gros le jeu les aide à s’orienter dans l’espace. (cette ironie quand on sait que je suis capable de me perdre dans mon propre quartier). Je suis donc en train de développer ce mini jeu et sa documentation qui se doit d’être assez complète et scientifiquement pas pleine de conneries concernant les comportements autistiques.
Un petit aperçu du simulateur de cubes sur lequel je bosse quand je suis chez moi (sinon au labo on a de vrais Sifteo Cubes).
– Interaction design for web : le cours YOLO. En gros : « Vous avez tout le semestre pour un créer un site web, celui que vous voulez, sur quoi vous voulez, comme vous le voulez, moi je vais aller manger un sunday pendant ce temps » – le prof. Et comme moi aussi j’aime bien manger et j’aime bien ma ville de Nantes, j’ai décidé de faire le site web (fictif du coup, je leur ai pas demandé leur avis et le site ne sortira sûrement pas, enfin j’en sais rien, enfin p’tetre) du Shefferville Café, un bagel shop situé rue Joffre qui émerveille mes papilles et mon cœur depuis quelques années. J’ai donc un fait one-page tout con que Yoan a intégré parce que je suis une grosse quiche et je bossais sur d’autres choses (comprendre : parce qu’il est extrêmement gentil et serviable et que je suis extrêmement fainéante), et une documentation assez complète (pas vraiment en fait) qui m’ont valu la chouette note de 95%. Et là en ce moment je soumet le site à des sessions de tests avec des utilisateurs lambda. Ce qui est assez marrant, c’est que comme c’est un one-page (tout le site est sur une seule page), les phases de tests et d’ergonomie sont VRAIMENT anecdotiques et j’ai VRAIMENT l’impression de jouer à la dinette. Le côté cool c’est qu’on fait de vraies sessions de tests avec des vrais utilisateurs/testeurs qui sortent de nulle part.
En plus de ces 4 projets que je mène de front, j’aide un de mes potes allemand qui suit un cours autour de l’entrepreneuriat. Il doit monter une équipe et développer un produit (ou prototype de produit) et monter une boîte fictive (qui peut ne pas l’être s’il est motivé). Il a décidé de créer une appli mobile sur laquelle je gère le design et le branding. Nous sommes 3 en tout avec un programmeur qui va développer l’appli et ses fonctionnalités. Pour résumé c’est une appli qui permet de scanner les codes bar des produits de supermarché et de montrer les données relatives au produit (traçabilité) visuellement au consommateur.
Voilà pour mes cours, que je finis dans 2 semaines donc. Pour le reste, qu’est-ce qu’il se passe donc dans ma vie ? Que fais-je ? Ou vais-je ? Pourquoi-je ?
Et bien tout va bien. Je passe donc pas mal de temps à bosser sur des projets qui m’intéressent fort dans mon cœur. Parfois je bosse dans mon 16m² et (souvent) je bosse à la bibliothèque de Swinburne qui est selon des sources très précises environ 1 millions de fois plus grande que la BU de la Chantrerie (mon campus à Nantes). A part ça, Melbourne offre une vie culturelle vraiment intéressante, pleins de belles choses à voir.
La plupart de mes potes ici sont également des étudiants étrangers ; allemands, italiens, américains. Et je côtoie les australiens pendant mes cours (où je suis très souvent la seule étrangère). Et parfois je croise Marjolaine, qui vient elle aussi de l’École de Design Nantes Atlantique. Comme hier où elle a préparé un brunch fou qui va me permettre de ne plus manger pendant quelques jours.
Bah tiens, parlons bouffe justement. Ici, les produits de supermarché peuvent être assez cher. Et certains take-away valent vraiment le coup (pas cher, bon, rapide, 100% des suffrages selon moi). Il s’agit donc de trouver le bon équilibre entre cuisiner chez soi et manger dehors, pour ne pas se foutre son portefeuille à dos (ce serait dommage). Je mange donc beaucoup de sushis rolls (pas cher à emporter), d’autres trucs asiatiques (j’ai un repérage de restos pas trop chers bien établi) comme des dumplings ou du Pho, DES PÂTES que je cuisine avec amour dans ma mini-cuisine pour faire honneur à la communauté étudiante, des bagels parce que c’est trop bon. Et en desserts : des Tim Tam trempés dans du thé vert à la menthe, des muffins à $3.50 les 4, des cookies à $2.50 les 6 chez Coles, du pain perdu (parce que moi j’aime pas perdre le pain) et du banana bread (sans doute inventé par les anges). Et comme une vraie petite femme d’intérieur je me fais du thé glacé maison (quand j’ai la flemme d’aller chez Coles) (et que ça coûte un an d’EDF) et je bois du Pepsi Max par litres (les packs de cannettes sont pas chers pas chers). Oh et bien sur : le goon.
Et je suis sûre que maintenant, là tout de suite, tu as envie de voir une sélection de photos de bouffe de qualité moyenne car prises par mon téléphone portable (dont la plupart via Snapchat). Que ton vœu soit exaucé :
Pain perdu. Ce plat un peu nul, mais que quand tu le fais devant un étranger il t’inscrit immédiatement à la finale de Top Chef.
CE BLASPHÈME ! Un croissant raté (ainsi que tous les autres) dans une boulangerie. Les bougres.
Burger chez Grill’d
Bagel maison !
Quand c’était mon anniversaire, j’ai eu le droit à plusieurs gâteaux trouvés un peu partout ce qui a donné lieu à cette semaine de joie et de bonheur : la semaine du « je mange du gâteau à tous les repas ainsi qu’entre les repas ».
Je suis l’auteur de ce jeu de mot. Contactez mon agent pour toute plainte.
Un chocolat chaud chocolat-noix de coco chez Max Brenner. La tuerie qui coûte $6. On va dire qu’on est sur un autre level que l’ami Ricoré.
Un croque monsieur sans appareil à croque monsieur.
Je vais finir cette article par une liste, parce que j’aime bien les listes. J’appellerai celle-ci « La liste des trucs plus ou moins chiants que font les Australiens » :
– Ils ne savent pas marcher sur un trottoir. Ici les trottoirs sont pour la plupart larges et spacieux, pas comme en France. Qu’ils soient 1, 2, 3 ou 12, les Australiens prendront toujours tout le trottoir pour eux, TOUJOURS. C’est leur truc à eux de te faire chier quand t’es en retard. J’ai même déjà vu les gens qui faisaient leur footing courir au ralenti pendant 5 minutes derrière un couple qui prenait toute la place sur le trottoir parce que VOILA, ils s’en foutent.
– Les Australiens vivent tôt. Ils se lèvent tôt, mangent tôt, font la fête tôt, dorment tôt. Je me souviens d’un mes profs nous disant que le meilleur moment de la journée pour lire était après le petit déj, à 5h30. CINQ HEURE ET DEMIE DU MATIN. Ça m’arrive aussi de prendre le métro pour aller dîner dans le CBD et de voir des gens ivres s’endormir sur leur siège. A 19h.
– LES FEUX DE SIGNALISATION. Qui ont été conçus par des gens qui haïssaient les piétons de tout leur être. Sans exagérer : 5 minutes (montre en main) de feu rouge, 5 secondes (le temps d’arriver à la moitié du passage piéton) de feu vert. Un temps de feu rouge qui s’allonge évidemment quand tu es en retard le matin, cela va de soi.
– Les Australiens parlent vite et mangent les mots. Mais tout cela est compensé par le fait qu’ils te parlent comme si tu étais leur ami d’enfance après une seconde de conversation. Je me fais appeler « mate », « bro », « my friend », ou même « love » par tous les Australiens que je croise.
– Leur adage « no worries » (« pas de soucis ») n’est pas un cliché. Ils disent tous cette phrase toutes les MINUTES. Rien n’a de soucis ici, tout le monde est calme, tranquillax. No worries, mate.
– Le sport c’est un peu TOUTE LEUR VIE. Les gens me demandent dans quelle salle de sport je vais avant même de savoir si je vais dans une salle de sport. Je suis donc un OVNI ici car moi j’aime pas le sport, c’est fatiguant, on sue et puis il faut porter des vêtements fluos et j’ai peur des ballons.
A la place d’aller à la salle de sport, je vais à la salle de danse. Et j’ai l’impression de m’entraîner pour le casting de Dirty Dancing, tellement leurs sessions de danse sont clichées (l’intérieur du clip It’s Raining Men de Geri Halliwell, puissance 12).
– La météo est une énigme. Le lundi il pleut, le mardi il gèle le matin et pleut le soir, le mercredi il fait 20°C et le weekend il fait 30°C sous un soleil de plomb. Quand tu sors sans parapluie, il pleut. Même s’il n’y avait aucun nuage et qu’il faisait 29° il y a 5 minutes. Quand tu prends un manteau, la canicule arrive. Quand tu portes un T-Shirt il y a une tempête. On se croirait en Irlande mais avec des écarts encore plus gros de températures. Selon la météo locale, aujourd’hui : 8°C (min) – 28°C (max), soleil, vent fort, averses possibles. En gros : démerde-toi mec, moi je change de boulot.
« Si tu n’aimes pas la météo à Melbourne, attend une heure ».